Quels sont les fruits de l’Esprit Saint ?

Avocat, éducateur, consolateur, libérateur…  Les fruits de l’action de l’Esprit saint dans la vie de chacun sont multiples. Entretien avec le Père Guy Lepoutre, jésuite.

Le père Guy Lepoutre, jésuite, a une longue expérience de prédicateur de retraites. Proche du Renouveau, il est membre du comité d’organisation du mouvement charismatique oecuménique « Embrase nos coeurs ». Il est supérieur de la communauté du Châtelard, centre spirituel Ignatien, à l’ouest de Lyon (69).

Comment l’Esprit Saint agit-il ?

Fondamentalement, il anime en nous la foi, la charité et l’espérance. Le premier rôle de l’Esprit, c’est de nous conforter dans la foi, une foi vivante et savoureuse. Il nous libère du doute et de l’hésitation. Il nous donne d’être convaincu que Dieu agit dans notre vie et dans le monde.

L’amour ou la charité (en grec, agapè) est, selon Paul dans l’épître aux Galates, le fruit fondamental de l’Esprit. C’est pourquoi Paul parle de fruit au singulier, avant d’énumérer la manière dont cet amour se décline : « joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5,22-23).

Et puis il y a l’espérance, particulièrement précieuse aujourd’hui, me semble-t-il. L’Esprit grave dans notre coeur la certitude que Dieu accomplit son projet de salut pour l’humanité. Il nous permet alors de rebondir, par-delà nos échecs et nos difficultés.

On dit souvent que l’Esprit nous guide. En quel sens ?

D’abord parce que l’Esprit est notre éducateur. Il affine en nous le sentir spirituel. Il nous rend plus sensible à ce qui abîme notre relation avec Dieu : nos négligences, nos laisser-aller, tous ces « manques à gagner » dans l’amour.

Ensuite, l’Esprit nous apprend la louange. Il nous donne le goût de louer Dieu, en communauté, ou dans notre prière personnelle. Pourquoi ? Parce qu’il nous met en présence de Dieu qui est fidèle à sa propre générosité de manière surabondante. Notre réponse, c’est la louange : quelle joie pour nous que Dieu soit Dieu !

Et puis bien sûr, on peut demander à l’Esprit d’éclairer nos choix, nos décisions. Je pense par exemple, dans l’évangile, à l’épisode des noces de Cana. Marie présente sa demande car elle croit en Jésus. Jésus commence par refuser, puis on peut penser qu’il consulte son Père dans l’Esprit. Alors, il donne la surabondance et c’est la fête, la joie pour tous !

Mais comment faire la différence entre ce qui vient de l’Esprit et ce qui relève de notre psychologie, de nos états d’âme ?

C’est l’objet du discernement. Il est vrai que l’Esprit est parfois difficile à remarquer tant il est discret et humble. Il ne cherche pas à attirer nos regards sur lui : il nous place devant le mystère du Père, le mystère du Fils, puis il disparaît en coulisse ! C’est ainsi qu’il nous apprend l’humilité.

En fait, ce qui est simplement d’ordre psychologique est superficiel et ne laisse guère de trace en nous, même si notre réaction première est assez vive. Ce qui vient de l’Esprit touche profondément notre coeur et change quelque chose pour de bon.

On peut aussi s’exercer à repérer l’action de l’Esprit chez les autres. Puisque nous croyons que l’Esprit est au travail dans les coeurs, chacun de nous peut et doit écouter l’Esprit à travers son frère. Nous voici témoins des merveilles de l’Esprit ! Cette expérience nous fait vraiment grandir dans l’amour fraternel. D’autant que l’Esprit est sans frontières : tout être humain est sollicité par l’Esprit, puisque créé à l’image de Dieu. Ce sont les chrétiens qui vont nommer sa présence. Mais nous n’avons pas le monopole de l’Esprit ! Parfois ce sont des « prophètes païens » qui nous réveillent….

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